Le Candida albicans est une levure qui fait partie de notre organisme. Il est présent sur notre peau, sur nos muqueuses, dans notre intestin. Il vit en symbiose avec notre corps jusqu’au jour où on lui donne la possibilité de se développer jusqu’à en devenir pathologique.
Son rôle: Au niveau intestinal, le Candida albicans agit dans le recyclage de nos déchets, dans le processus de fermentation et fournit donc du carburant à nos cellules. En échange, il est logé et nourri «gratuitement»!
SYMPTOMATOLOGIE:
La liste des symptômes est très vaste. Nous connaissons tous les mycoses vaginales, bronchiques, buccales (muguet), …., mais saviez-vous qu’il peut aussi atteindre d’autres systèmes:
- le système digestif : sous forme de brûlures gastriques, de reflux gastrique, de ballonnements, de constipation
- le système nerveux : troubles cérébraux comme la dépression, troubles de la mémoire, problème de concentration, irritabilité, céphalée,
- le système musculaire : fatigue intense, faiblesse musculaire,
- la peau : urticaire, zona répétitif, psoriasis, démangeaisons inexpliquées,
- au niveau génital : vulvovaginite avec pertes blanches, balanite,
- il peut se présenter sous forme d’une toux chronique,
- d’un excès de production de glaires,
- d’allergies, d’intolérances alimentaires,
- d’une prise de poids inexpliquée,…
INCIDENCE EN AUGMENTATION
Notre style de vie a fondamentalement changé: stress, alimentation déséquilibrée (souvent trop sucrée, plats industriels, peu de légumes, trop de viande…). Mais surtout, nous ne mastiquons plus! Il faudrait en revenir à mastiquer 15-20x chaque petite bouchée. Notre flore intestinale se modifie en conséquence et nous laissons au Candida albicans une belle opportunité pour se développer.
Le stress, mal du siècle, est considéré comme facteur déclenchant de mycose. Certains médicaments, comme la pilule contraceptive, les traitements anti-ulcéreux, les corticoïdes, les anti-inflammatoires, également. D’autres causes possibles sont le diabète (une glycémie supérieure à 110mg/dl est considérée comme très favorable au développement d’une candidose), la grossesse, la toilette intime excessive (tuant le bacille de Döderlein). Mais aucune prolifération de Candida ne sera possible tant que l’équilibre bactérien qui contrôle sa multiplication n’est pas altéré. De plus, aucun symptôme lié à la présence du Candida albicans ne sera ressenti tant que sa prolifération restera sous contrôle.
OÙ SE TROUVE LE CANDIDA?
Son endroit favori de développement se trouve dans le côlon ascendant. Cela signifie logiquement que l’absence de traitement du nid mènera à son développement chronique. Soigner une infection urinaire ou vaginale ou une onychomycose, sans soigner l’intestin (le «nid»), n’apportera qu’un résultat temporaire.
Cette partie du côlon est l’endroit où se passent les réactions de fermentation. La plupart des sucres alimentaires sont digérés et en partie assimilés à cet endroit.
Le Candida albicans s’y implantera volontiers, car a une énorme affinité pour le sucre.
Le Candida albicans agit comme «éboueur» de nos déchets organiques mais ceci uniquement s’il reste présent en tant que saprophyte, en petite quantité. Quand la flore bactérienne est perturbée (stress en excès, alimentation trop sucrée, prise successive d’antibiotiques…), il se développe sans limite et deviendra pathologique, avec son cortège possible de symptômes
RÔLE PRIMORDIAL DU STRESS
Le stress est positif pour notre organisme, quand il lui permet de réagir en aigu à une agression. C’est la «phase d’alarme», qui a comme hormone principale l’adrénaline.
En phase chronique – c’est la cortisone qui est alors secrétée – Elle nous permet de nous adapter à ce stress mais malheureusement pas sans conséquences. Elle peut provoquer un état d’excitation chronique, des pulsions sucrées, des troubles du sommeil avec anxiété, une gastrite inflammatoire, une inflammation chronique de l’intestin, des myalgies diffuses, une baisse de libido, une facilité à développer des infections, ou encore une acidose métabolique permanente. Ce stress chronique est «le» terrain favorable au développement du Candida albicans, sans compter la fuite des oligo-éléments (potassium, magnésium, calcium). Donc vous avez compris, il y a donc aussi possibilité de carence
RÔLE DE L’ACIDOSE MÉTABOLIQUE
Notre changement alimentaire depuis les années 1980, a contribué petit à petit au développement des candidoses.
Les facteurs que sont le stress, la sédentarité, la faible consommation de fruits et légumes (aliments alcalinisants), la trop grande quantité de protéines ingérées (viandes, féculents, produits laitiers, autant d’aliments acidifiants) provoquent le dérèglement de notre équilibre acido-basique, essentiel à notre survie! Il est donc important d’en revenir à un régime alcalinisant permettant entre autres d’éviter la prolifération de Candida albicans.
LA CANDIDOSE DU TRACTUS DIGESTIF
Entité clinique très méconnue, voire niée, à ce jour, elle se caractérise par
du pyrosis, des gastralgies, de la flatulence, une sensation de ballonnement abdominal surtout post-prandial, des démangeaisons anales, des épisodes de diarrhée ou de constipation. Les mécanismes en cause sont, lors de sa prolifération, un effet de tapissage de la muqueuse intestinale, entraînant une malabsorption intestinale dont surtout les oligo-éléments (magnésium, fer, zinc…). Cette malabsorption des oligo-éléments serait une explication plausible à la carence en fer permanente de certaines personnes, ceci malgré une alimentation correcte et/ou la prise de compléments alimentaires. Il en va de même pour les patients traités aux AINS et anti-ulcéreux, puisqu’ils inhibent la synthèse de la PGI2 (prostacycline), protectrice de la muqueuse intestinale, et donc favoriseraient le développement du Candida.
LA LEVURE QUI VOUS REND SAOUL… OU FATIGUÉ
Le Candida albicans transforme les sucres en alcool avec formation d’acétaldéhyde.
Une candidose intestinale peut donc donner un alcootest positif sans que votre patient ait consommé d’alcool!
L’acétaldéhyde perturbe la production de dopamine, avec des états de type troubles psychiques, dépression, irritabilité ou troubles de la mémoire. Un comportement «agressif» peut se retrouver chez un patient présentant une candidose intestinale, souvent ignorée.
Une autre substance produite par le Candida albicans est le tartrate, qui a la capacité de remplacer le malate dans le cycle de Krebs ou cycle de l’énergie. La conséquence clinique est la possibilité de provoquer une fatigue psychique et physique significative.
QUEL TEST DE RECHERCHE DE CANDIDOSE?
Le test le plus fiable reste le MOU (métabolites organiques urinaires) qui nécessite, comme son nom l’indique, un test urinaire. La découverte d’un taux élevé en arabinitol va permettre de prédire une candidose aiguë, tandis qu’un taux de tartrate élevé signera davantage une candidose chronique.
Régime anti-candida : quoi manger ?
En parallèle du traitement médical, il est fortement conseillé de modifier son alimentation pour empêcher la prolifération des Candida albicans. Il s’agit d’un régime anti-inflammatoire qui à pour objectif d’aider à rétablir la santé intestinale. Il consiste à éliminer les sucres, les glucides et tous les autres aliments qui peuvent entrainer la prolifération de la candidose.
Attention : il est préférable de se faire accompagner par un professionnel de santé
Quels aliments éviter en cas de candidose ?
-> Supprimer les produits sucrés et les aliments industriels
Dans votre régime alimentaire, il faudrait limiter et, mieux, éliminer les sucres qui favorisent la croissance des champignons. Donc éviter le saccharose, les sodas, les gâteaux, les aliments ultra-transformés (ou les sélectionner en faisant attention à la liste d’ingrédients, celle-ci ne doit pas contenir de sucre ajouté sous toutes ces formes : sirop de glucose, maltodextrine, …).
-> Éviter les aliments fermentés ou contenant des levures
Il s’agit du pain, des fromages fermentés (roquefort en particulier), des pâtes à pizzas, des boissons alcoolisées (un verre de vin rouge de temps en temps est autorisé), notamment la bière, les laits fermentés, les légumes lactofermentés….
-> Éviter les produits laitiers et le lactose
Sources de lactose, un sucre simple qui nourrit les champignons, le lait, les yaourts et autres crèmes fraîches sont à éviter. Manger du fromage de chèvre ou brebis à pâte dure reste possible, mais à raison de 2-3 portions par semaine.
-> Attention aux excitants
Pour que le corps puisse se défendre au mieux, il est préférable de limiter voire arrêter les excitants comme le café, le thé, l’alcool et la cigarette.
Quels aliments manger en cas de candidose ?
-> Bien choisir ses glucides et sa viande
Côté glucides, privilégier les légumes et les céréales sans gluten : riz, sarrasin, quinoa, millet, sorgho… Et carrément éviter le gluten si le champignon est passé dans la circulation sanguine, car un régime sans gluten aide à rétablir l’imperméabilité de la paroi intestinale.
D’une manière générale, veiller à ne pas consommer de trop grandes quantités de glucides.
Côté viandes, il vaut mieux privilégier les viandes blanches et limiter la consommation de viande rouge à 1 à 2 fois par semaine.
Combien de temps faut-il pour guérir ?
Les premiers résultats de cette alimentation se font sentir dans les deux premiers mois mais elle doit être poursuivie 6 à 12 mois en général. Ensuite, il faudra surtout continuer à limiter les produits sucrés et pourquoi pas essayer de réintroduire le gluten avec l’aide d’une diététicienne .Par ailleurs, les mycoses, dont fait partie la candidose, se développent plus facilement sur un terrain acide. . Pour limiter leur développement, il faut veiller à alcaliniser l’alimentation (moins d’aliments d’origine animale et plus d’aliments d’origine végétale).
Un suivi par un professionnel de la nutrition est indispensable
pour éviter toute carence alimentaire